www.nuitdorient.com

site d'information sur l'obscurité qui a envahi l'Orient et site de recueil des étincelles éparses

Au début du cessez-le-feu, le 10 octobre, les soldats israéliens se sont retirés vers une nouvelle Ligne jaune qui divise en gros la bande de Gaza en deux parties, Est et Ouest. Les incidents de part et d'autre de la ligne n'ont pas cessé, avec des attaques continues du Hamas provoquant des morts et des blessés. De plus le Hamas s'installe durablement et consolide son contrôle sur la zone évacuée par Israël.

Le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al Thani a expliqué que Doha ne considérait pas la situation actuelle à Gaza comme un cessez-le-feu, mais comme une simple pause dans les combats- arguant qu'un cessez-le-feu réel nécessiterait le retrait d'Israël de l'ensemble de l'enclave, avec la possibilité, pour les habitants, d'entrer et de sortir de Gaza, ce qui n'est pas le cas. Il faut savoir que le Qatar joue un double rôle cherchant à protéger et favoriser le Hamas tout en ménageant le président américain Donald Trump avec qui il fait des affaires.

Si Israël a réouvert le poste-frontière de Rafah dans un seul sens, pour permettre la sortie des gazaouis vers l'Egypte, il s'était abstenu de le faire pendant plus d'un mois, affirmant que le Hamas devait d'abord restituer les corps sans vie des otages décédés qui se trouvaient encore dans la bande. La dépouille d'un policier, Ran Gvili, se trouve toujours entre les mains du Hamas. "La première phase de l'accord sur les otages ne s'est toujours pas achevée et Rani n'est toujours pas rentré chez lui. Nous demandons au Premier ministre Netanyahu et au président Trump d'exercer des pressions sur le Hamas et sur le Jihad islamique pour que Rani rentre immédiatement chez lui ! Nous ne pouvons pas passer à la deuxième phase de l'accord en l'absence de Rani ", a fait savoir la famille du captif décédé.

Selon l'accord Trump en 20 points, le Hamas doit être désarmé et se désengager de Gaza avant d'aborder la 2ème phase.

Khaled Mashaal, le chef du Hamas à l'étranger, a annoncé que le Hamas ne désarmerait pas, ne renoncerait pas à son autorité sur Gaza et n'autoriserait pas de surveillance extérieure sur le territoire, y compris celle de la Force internationale de stabilisation (ISF). Comme Donald Trump est pressé d'aboutir à une solution de paix avant la fin de l'année, il demande à Benjamin Netanyahou d'accepter que l'ISF qu'il préside fasse le travail de désarmement pendant la 2ème phase de l'accord.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan : "Le désarmement du Hamas ne doit avoir lieu qu'une fois qu'un organe de gouvernance aura été mis en place à Gaza ".

Washington a l'intention d'annoncer le passage à la 2ème phase du plan au cours des deux prochaines semaines. Cette nouvelle étape verra la mise en place d'un gouvernement palestinien technocratique et d'une force internationale de stabilisation (ISF) qui sera supervisée par un "Conseil de paix" qui sera présidé par Donald Trump lui-même et comprenant outre les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte et la Turquie. Israël refuse la participation militaire de la Turquie.

Le Premier ministre qatari Al Thani a précisé que le Qatar considérait la 2ème phase comme temporaire : "Ce conflit ne concerne pas seulement Gaza, mais aussi la Cisjordanie. Il s'agit des droits des Palestiniens à leur propre État … Nous espérons pouvoir travailler avec l'administration américaine dans le but de concrétiser cette vision". Or la majorité des Israéliens est opposée à un état palestinien indépendant.

La ministre saoudienne Manal Radwan : "Nous avons un gouvernement israélien qui s'oppose à la solution à deux États. Nous avons un gouvernement israélien dont les responsables incitent continuellement à la haine contre les Palestiniens, les Arabes et les musulmans …Nous ne voyons pas en quoi nous avons un partenaire pour la paix, ni même un partenaire pour un cessez-le-feu durable. C'est donc là la réforme réelle et importante que nous espérons voir se concrétiser"

Par ailleurs l'Autorité Palestinienne continue à financer les terroristes qui tuent des juifs et n'a pas modifié l'enseignement des écoles et ses livres qui incitent à la haine d'Israël et à son élimination du Moyen Orient.

Israël doit être plus vigilant que jamais et exiger que le Hamas soit désarmé dès le début de la phase 2 du cessez-le-feu. La pression exercée par les partenaires arabes sur l'accord est une chose, mais Trump, déterminé à voir son accord aboutir, est susceptible de se joindre à la pression exercée sur Israël pour qu'il fasse des compromis.

Certains peuvent considérer la reconstruction de Gaza et le trophée de la "paix" au Moyen-Orient comme les points les plus urgents à l'ordre du jour. Pour Israël, cependant, la protection de ses frontières et l'élimination définitive de la menace du Hamas constituent l'objectif primordial.

Quelle que soit la pression exercée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit défier son plus proche allié à Washington et insister pour que la 2ème phase commence par le désarmement du Hamas et la fin de la menace qu'il représente pour Israël.

Mon dernier livre édité chez "Editions de l'Histoire", Collection "Le Monde en Mouvement", au 17 bis, rue du Château - 80540 Saint-Aubin-Montenoy

Vers le Haut